La levée de blé est une étape cruciale pour déterminer le potentiel de la culture. En effet, le nombre de pieds au m2 est l’une des composantes du rendement.

La levée du blé est la phase de croissance initiale après le semis, où les graines germent et les plantules émergent de la terre. L'observation de la levée du blé est nécessaire pour s’assurer du potentiel de rendement de la culture. Elle doit se faire entre 7 et 14 jours après le semis, en fonction de la région et des conditions climatiques.

Surveiller la densité de blé lors de la levée

Si la densité de blé à la levée est trop faible, cela peut révéler un problème de semis et un risque de perte de rendement. Le nombre de pieds doit à minima atteindre 80 pieds au m2 dans les sols profonds et 150 pieds au m2 dans les sols superficiels. Si ce n’est pas le cas, il faut envisager un resemis. Il est alors intéressant de considérer la modulation de dose au semis pour placer un nombre de graines pertinent par rapport au potentiel du sol, surtout en parcelle hétérogène.

Un examen approfondi de la vigueur des plantules à la levée

Il est aussi important d'examiner la taille et la couleur des plantules après la levée. Des plantules vigoureuses et de couleur verte indiquent une croissance saine. Si les plantules sont chétives, de couleur pâle ou présentent des signes de stress, cela peut suggérer un manque d'azote. La fertilisation apportée est peut-être insuffisante, voire inadéquate, mais cela peut également être liée à des conditions environnementales défavorables. Surveiller la levée et la localisation de ces plantes chétives peut permettre de moduler le prochain apport d’azote pour optimiser la croissance des plantules en fonction de leurs besoins.

La levée : un moment crucial pour détecter les ravageurs et les maladies

La levée est aussi le moment de surveiller les signes de maladies ou ravageurs. Des plantules affaiblies sont plus sensibles aux attaques d’agents pathogènes ou de nuisibles. Un diagnostic précoce permet une intervention rapide. En complément de l’avis d’un technicien ou d’un expert dans le domaine de la protection des végétaux, il peut être judicieux d’utiliser des outils digitaux de reconnaissance de maladie pour déterminer la cause de l’état des plantules et réagir en conséquence.

La levée, une étape végétative du cycle du blé

Les semis de blé débutent généralement en octobre. Au contact de l’humidité du sol, les graines germent. La plantule apparaît alors rapidement : c’est la levée du blé. A la fin de l’hiver, l’étape du tallage débute. La plante se ramifie, les premières tiges sortent. Elles s’allongent et se redressent au printemps (montaison). En été, la plante termine sa période végétative et entame son cycle reproductif. Les épis sortent leurs gaines (épiaison). Après la floraison puis la fécondation, les grains se remplissent jusqu’à ce que les blés arrivent à maturité. Il est temps de récolter.

Moduler la densité de semis pour une levée homogène

La qualité de la levée conditionne la réussite de la culture. Pour obtenir une levée la plus homogène possible sur la parcelle et sécuriser la composante de rendement pied/m2, il est pertinent de réaliser une modulation de ses semis de blé. Plusieurs stratégies peuvent être mises en place :

• Sur les zones à risque fort de perte à la levée (mottes/cailloux), la densité de semis doit être augmentée. L’objectif est de compenser les pertes liées à la présence de mottes ou de cailloux, et d’optimiser le rendement. Il faut favoriser des variétés de lignée à fort pouvoir de tallage, ou des hybrides.
• Sur les zones à faible réservoir utile (RU), comme les sols séchants, il est conseillé de diminuer la densité. Le but est de limiter le risque de stress hydrique et d’échaudage au moment du remplissage du grain. Et, in fine, d’économiser en semences ! Les hybrides présentent un bon intérêt sur ces zones, pour leur bonne capacité d’adaptation face au stress hydrique. Des lignées nécessitant peu d’épis pour exprimer leur potentiel de rendement maximum peuvent aussi être choisies.
• Sur les zones à fort potentiel (limon argileux profond, argilo-limoneux moyen à profond…), deux stratégies sont envisageables. D’une part, augmenter la densité pour optimiser le potentiel de rendement avec des variétés à fort pouvoir de tallage. D’autre part, diminuer la densité, notamment pour limiter le risque de verse et de maladies foliaires, en choisissant des variétés à bon PMG et à bonne fertilité d’épis.

Grâce aux cartes d’indice de végétation (NDVI) qui montrent les variabilités intra-parcellaires, vous voyez en un coup d’œil l’état des cultures. Ainsi, vous pouvez intervenir de manière ciblée, aussi bien pour le semis que pour la fertilisation, la protection des cultures ou l’irrigation.

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Pour aller plus loin :

• Chambre d’agriculture Centre-Val-de-Loire : Agriculture de précision, essai double modulation en blé
• Chambre d’agriculture Hauts-de-France : blé tendre d’hiver, modulation de semis
• Arvalis « Blé tendre : apporter l’azote à la reprise de végétation »